Inondations : des pertes qui pourraient être comparables à celles de juin 2010

Inondations : des pertes qui pourraient être comparables à celles de juin 2010

Alors que trois départements – Alpes-Maritimes, Pyrénées-Atlantique et Var – demeurent en alerte orange, le secteur de l’assurance n’a pas encore évalué les dommages causés par les violentes intempéries qui ont frappé le sud de la France, en fin de semaine dernière. Mais ils s’annoncent du même ordre que les dégâts causés par les inondations du Var de juin 2010.

Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le Sud-Est de la France et le Languedoc-Roussion ont provoqué la mort de trois personnes et de considérables dégats.La Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA) précise que l’estimation du coût des dommages ne pourra intervenir avant la semaine prochaine, ce que confirme le courtier en réassurance Guy Carpenter du groupe Marsh & McLennan Companies.

Pour autant, certains experts établissent toutefois un parallèle avec les inondations du Var de juin 2010, qui avaient coûté 615 millions d’euros aux assureurs, représenté 255 M€ pour les biens non assurables des collectivités, plus de 50 M€ de pertes pour l’agriculture et près de 36 000 sinistres. « Ce week-end, l’intensité du phénomène a été moindre qu’en juin 2010 mais la zone impactée est beaucoup plus large. Au total, l’addition pourrait être du même ordre qu’en 2010 sans atteindre le coût record des inondations du Sud-Est, survenues en 2003 (dégâts assurés de près de 700 M€) », remarque ainsi Yorik Baunay, consultant en risques naturels et éditeur du site de référence, catnat.net.

Si ce sont les particuliers (habitation et automobile) qui ont été le plus touchés, les inondations n’ont pas épargné les entreprises, avec plusieurs zones commerciales sous les eaux. Pour rappel, le coût moyen par sinistre lors des inondations du Var en juin 2010 pour les entreprises et les commerces touchés avait atteint les 17 230 euros.

Les assureurs mobilisés

Comme à chaque nouvel événement naturel de forte intensité, les assureurs sont sur le pied de guerre et déploient des cellules de crise. C’est notamment le cas de BPCE. Ses assurés peuvent ainsi être pris en charge et ouvrir leur dossier sinistre via un n° vert (0 800 30 43 16) ouvert lundi 7 novembre et accessible 24h/24. Sferen (la sgam qui regroupe Macif, Maif, Matmut) annonce qu’elle prendra en charge, sur justificatif, les frais de relogement pendant 6 mois pour les sinistrés contraints de quitter leur résidence principale. Pour les sociétaires victimes de panne de courant, Sferen indique la prise en charge au minimum à concurrence de 150 euros, du contenu des congélateurs-réfrigérateurs. Chez Axa, les procédures destinées à faciliter les déclarations de sinistres et à parer au plus urgent (relogement, par exemple) ont aussi été déclenchées. Pour sa part. Allianz fournit, via son site Internet, des conseils aux sinistrés pour éviter une aggravation des dégâts et informe ses assurés des mesures exceptionnelles mises en place : délais de déclaration prolongés jusqu’au 31 décembre, versement d’acomptes pour les dépenses urgentes, etc.

L’année 2011 qui était caractérisée par une relative absence d’événements naturels majeurs par rapport à 2010 risque de s’achever de façon plus douloureuse pour les assureurs. Et les tarifs 2012 pourrait ainsi repartir à la hausse, sans doute plus que ce qui était prévu…