Les charges de copropriété grimpent deux fois plus vite que l’inflation

Les charges de copropriété grimpent deux fois plus vite que l’inflation

En 2010, les charges ont augmenté de 3,9 % à 4,5 % selon les observatoires, contre une inflation de 1,5 %. Le coût de l’énergie n’est pas seul en cause.

Les différents observatoires divergent sur les chiffres, mais leur constat est commun : les charges de copropriété ont continué d’augmenter l’an dernier. Sur la France entière, elles auraient grimpé de 3,9 %, selon l’enquête annuelle menée sur 5.052 immeubles (187.000 logements) et publiée cette semaine par l’Union nationale des syndicats immobiliers (Unis), qui fédère les syndics professionnels. L’Unis note une légère accélération par rapport au rythme annuel moyen de 3,8 % enregistré depuis 2002. L’Association des responsables de copropriété (ARC), regroupant les copropriétaires, calcule même, sur son échantillon d’un millier de copropriétés, une envolée de 4,5 % en 2010, après + 4 % en 2009. Quel que soit le chiffre, il ressort que les charges des copropriétaires ont augmenté l’an dernier deux à trois fois plus vite que l’inflation, qui pointait à 1,5 % en 2010 selon l’Insee !

La hausse du coût de l’énergie a bien sûr joué un rôle important. Les dépenses de chauffage bondissent depuis deux ans : + 6,1 % en 2009, puis + 6,6 % en 2010, selon l’Unis, qui pointe aussi la forte variation des postes eau froide (+ 4,6 %), ascenseurs (+ 7,1 %), sociétés extérieures (+ 3,4 %) et travaux d’entretien (+ 3,5 %). L’ARC pointe aussi du doigt les frais d’administration, c’est-à-dire la rémunération des syndics (+ 3 %), et le poste assurance (+ 8 %). S’agissant des frais de syndic, l’Unis, qui les représente, calcule une hausse 2010 moyenne de 2,4 % seulement… « Il suffit de ne pas prendre en compte les prestations particulières et de se limiter aux honoraires du contrat de gestion courante », persifle l’ARC.

L’ARC et l’Unis divergent surtout sur le montant des charges en euros au mètre carré par an. Pour l’Unis, le niveau des charges de copropriété s’établissait en moyenne à 23,20 euros par mètre carré de surface habitable en 2010, tout en soulignant leur disparité selon le degré d’équipement des immeubles, mais aussi selon les régions, avec un écart de 1 à 2,5 entre la Bretagne (de 14 à 15 euros par mètre carré) et le Nord – Pas-de-Calais ou l’Ile-de-France (de 33 à 38 euros par mètre carré). En Ile-de-France, les trois postes eau froide, frais de personnel et sociétés extérieures sont 50 % plus élevés qu’ailleurs, et le chauffage collectif plus répandu. A Paris, les charges ressortent à 29,90 euros par mètre carré, et la palme revient à Lille (37,80 euros). Quelle que soit la localisation, les charges sont bien plus importantes dans les immeubles de grande hauteur (34,60 euros par mètre carré en moyenne par an).

Les montants moyens avancés par l’Unis suscitent l’indignation de l’ARC, qui les juge très sous-estimés. Sa propre enquête annuelle fait ressortir pour les immeubles ayant tous les services collectifs (ascenseur, gardiennage, chauffage…) une moyenne nationale de 41,70 euros par mètre carré, avec 44,20 euros en région parisienne et 37 euros en province, soit à peu près la moyenne ressortant de l’enquête annuelle du magazine patrimonial « Le Particulier » sur un millier de copropriétés (41,82 euros avec tous les services collectifs, 29,36 euros pour un immeuble moins bien doté)