Le nombre croissant de radiations « s’explique également par les effets pervers de la convention, dite Cidre, passée entre assureurs en 2002, visant à accélérer le remboursement des sinistres ». Pour l’UFC-Que choisir, les effets de cette convention se traduisent par un grand nombre de résiliations, « même quand les assurés n’ont aucun moyen d’action sur l’origine du sinistre. Ainsi, beaucoup d’assurés sont résiliés du fait des dégâts causés par les fuites à répétitions de leurs voisins du dessus ».
L’UFC-Que choisir demande ainsi « la mise en place de statistiques publiques et étayées sur les résiliations d’assurances habitation du fait de l’assureur » et aux assureurs : la révision de la convention Cidre pour que celle-ci n’ait pas de conséquences négatives (résiliation ou augmentation indue des primes) sur les victimes de sinistres.
LE PROBLÈME DE LA RÉASSURANCE
Car, comme l’affirme l’UFC-Que choisir, « les clients résiliés ont du mal à se réassurer, et quand ils peuvent trouver ils paient beaucoup plus cher : sur les principaux comparateurs, aucun ne fait ressortir de proposition pour un consommateur ayant été radié, là où pour un même profil, mais sans résiliation, plusieurs offres sont présentées ».
Pourtant, comme pour l’automobile, la loi oblige les locataires de logements non meublés à souscrire une assurance habitation : à défaut, le propriétaire peut expulser son locataire. Les 10,3 millions de foyers français locataires d’un logement non meublé sont par conséquent tenus de s’assurer s’ils ne veulent pas finir sans logement.
Or « contrairement à l’automobile où le bureau central des tarifications garantit à tous et en particulier aux ‘malussés’ la possibilité de souscrire une assurance, il n’existe aucun dispositif garantissant une assurance habitation pour tous », rappelle l’association de défense des consommateurs.